Ha ! L’Australie, ma terre natale. Je n’y étais pas resté bien longtemps, et mes souvenirs sur ma vie ici, n’étaient nombreux. Pourtant, cela me fit un petit quelque chose, même si je ne le montrais pas, de me retrouver ici. On devait toujours se sentir bien, quand on revenait sur la terre qui nous avait vu naître. Enfin, je n’allais pas m’éterniser sur le sujet. Comme dit, je n’y étais pas resté bien longtemps et de toute façon, il n’y avait rien à raconter. En ce moment, j’étais en mission, je devais jouer le garde du corps du patron. Ouaip. Pas le temps de faire du tourisme ou revoir mon ancienne baraque qui ne devait plus exister depuis. Et cela me convenait parfaitement. Revenons donc à la raison de ma présence ici, veiller sur Luthor. On dit franchement que les ouvriers n’aimaient pas leur boss. Moi, ça aller. Lex, je le respectais contrairement aux autres richards. Il avait du charisme, et était intelligent. Un bon meneur qui savait diriger ses troupes. Après, vous me connaissez déjà un peu. Même si j’avais quelque peu changé, je ne mélangeais pas sentiment et travail. Au boulot, je demeurais une statue de glace, qui ne souriait jamais. D’ailleurs, je n’ai jamais souri depuis longtemps.

Luthor voulait acquérir le corps d’un alien auprès d’enchères mené par un ex cascadeur. Que j’étais pour ou contre cela n’avait aucune importance, je n’étais pas là pour ça. Non, ce que je faisais était très simple. Une fois arriver sur place, j’entrais dans la grande salle de réception en premier. Ainsi, je pouvais inspecter le secteur et m’assurer que tout était clean avec que le boss ne fasse son entrée. Vêtu avec un smoking, j’aurais presque passé inaperçu si je n’avais pas ce bandeau sur l’œil. Mais que vouliez-vous, un souvenir de famille ça ne se jetait pas. Cette vente n’attirait pas grand monde, à peine une dizaine. Mais j’en reconnaissais quelques-uns. Ils étaient tous en fait lié de près ou de loin à des activités criminelles, et certains furent même d’anciens clients. Je serais donc à quoi m’attendre. La salle par contre était grande, mais malgré les quelques rires obséquieux des invités, l’endroit était glacial et on sentait qu’un danger mortel planait au-dessus de nos têtes. J’aimais ça. Je me demande si Rose aussi.

Bref, mon petit tour me permit de constater qu’aucun danger n’était à signaler. Pour le moment. Durant ce genre de cérémonie, il fallait s’attendre à tout. Vue les gusses qui traînaient ici. Sans doute avaient-ils chacun un plan derrière la tête pour saboter la soirée et se tirer avec le corps de l’alien. Ça ne serait pas étonnant. Mais malheureusement pour eux, nous aussi, on avait quelque chose de prévu. J’espérais juste que le Speedy Gonzales moutarde ne se prendrait pas les pieds dans le tapis en devant accomplir sa part du contrat. J’approchais deux doigts de mon oreille pour activer mon oreillette une fois mon inspection terminée.

"R.A.S. Vous pouvez entré."

Main jointe au niveau du ventre, j’attendais près de la porte l’arrivé du boss. Lex Luthor était un homme qui imposait et dont le nom était connu de tous. Tous ceux ici présent devait le connaître d’une certaine manière et seront qu’ils auront du mal à le battre, que ce soit en achetant le corps ou bien sûr un plan retord. D’ailleurs, en y réfléchissant, on pouvait rire de cette belle ironie, ce que je ne ferais pas. En réalité, c’était le patron, le cerveau de cette opération qui allait servir d’appât, faire diversion, pour que ses sbires puissent agir dans l’ombre. Dans un sens, chacun de nous était dans son élément. Lex était un peu habitué aux caméras et attirer l’intention à son avantage. Nous, on aimait ne pas se faire voir pendant qu’on bossait. Au moins, les gardes postés ne verront pas arriver Reverse. Enfin, encore moins car ils seront distraits ailleurs.

Au fait, vous pensiez réellement que j’étais venue les mains libres ? Pas grand-chose, un couteau et un flingue bien caché pouvant servir. De toute façon, je n’avais besoin de pas grand-chose pour tuer. Avec n’importe quoi ou à main nue, je pouvais venir à bout de pas mal d’adversaire. Mais bon, c’était juste pour avertir. Je n’étais pas choisi comme garde du corps pour rien. A part cela, j’aurais bien aimé contacter mon complice pour savoir où il en était. Mais c’étai encore trop tôt. Il était très rapide certes, mais il ne fallait pas que j’éveille les soupçons. Le mieux serait d’attendre que la première étape soit terminé, ensuite nous pourrons nous synchroniser. Enfin, si tel était la volonté de Luthor.

R.A.S pour le moment. Lex se pavanait un peu pour les apparences, pendant que moi, je surveillais à travers mon regard cyclopéen le reste de la salle, jouant le garde-du-corps, les mains jointe vers la ceinture, restant attentive à chaque signe suspect. J’analysais chaque personne que je croisais, chaque recoin pour découvrir des issues de secours en cas de pépin et repérer le système de sécurité employé. Déjà, j’avais repéré une possible voie d’accès vers la salle aux trésors ou une sortie de secours derrière la scène où devra se tenir l’enchère. Quelques caméras de sécurités furent visibles, et je voyais du mouvement à un niveau au-dessus de nous, des gardes. Parfait, je voyais déjà comment les choses se présenteraient et j’établissais déjà plusieurs plans d’actions. Il fallait voir comment les choses évolueront, et ce que Lex me demandera. Ce fut alors que colonel moutarde nous contacta.

Main sur mon oreillette, je répondais à notre second agent sur le terrain.

"Tout est ok ici. Il y a des caméras principalement autour de la scène et prêt des sorties. Je conseil de se débarrasser des gardes en coulisse."

J’étais à deux doigts de donner des ordres, et il me fallut me retenir. Ce n’était pas facile, d’ordinaire, c’était moi l’homme d’action, qui devait tirer sur tous ceux qui bougeaient. Sans oublier que mon lourd passé militaire et de mercenaire, m’ont doté d’un esprit de meneur de troupe. Au moins, je ne me laissais pas aveugler par ce pouvoir, car je n’oubliais pas que c’était Luthor le boss. Tout ce que je pouvais faire, c’était de conseiller et obéir. Une tâche que je comptais bien exécuter, car j’avais une réputation de professionnel à tenir. Malgré cela, on pouvait se demander ce qu’il se passerait, si jamais ma vie venait à être menacé à cause d’une mauvaise décision de ces deux-là. Bah ! Je trouverais bien une solution.

Pour le moment ma principale mission était de survivre à ce rassemblement. Richards s’esclaffant pour rien, champagne et vin à profusion et petits fours n’étaient pas ma tasse à café. En réalité, ce gens d’individus et leur univers me donnaient envie de vomir. Des gens qui ne connaissaient rien de la vie, de ses véritables dangers. Ils restaient cacher dans leur villa ou dans un bureau, envoyant le bas peuple souffrir à leur place. J’aurais presque envie d’être un psychopathe pour les torturer et leur donner une bonne leçon. Ok, j’étais riche, loin du besoin. Mais j’en avais besoin et je ne narguais personne dans une bagnole de luxe ou des vêtements chicos. Je savais me montrer plus humble qu’eux. Et je fis mon possible pour inculquer cette valeur à Rose. D’ailleurs, elle ne semblait pas trop porter sur le luxe non plus. Rien qu’en y repensant à ma gamine, je fus frappé par une vague de nostalgie qui me déprima un peu.

Continuant de suivre Lex comme un bon petit toutou, je veillais sur chaque invité, m’attendant à tout. Et mon regard s’arrêta justement sur l’un d’eux. Aussi bien habillé que les autres, mais presque aussi malabar que moi. Et je crus reconnaitre ce qui se cachait sous sa chemise. Il fallait prévenir le reste de l’équipe.

"Attention. A trois heures de ma position, homme grand et costaud, cheveux à ras. Smoking bleu foncé. Il a un holster cacher sous sa chemise. J’ignore si c’est un agent de sécurité ou un garde du corps, restons prudent."

Celui-ci, je le gardais à l’œil. Mais il ne fallait pas oublier que d’autres pouvaient se cacher ici aussi. Donc, la question qui demeurait étant la suivante, est-ce qu’ils étaient là pour protéger leur patron aussi, ou pour commettre un casse ? De toute façon, dès que j’en verrais un dégainer et semer le bazar, je lui exploserais la tête, ou bien le lui arracherais-je. Quelle belle ironie non ? On était dans un endroit festif, une réception avec de la nourriture et quelques rires. Et pourtant, la tension était à son comble, chacun pouvant vous poignarder dans le dos n’importe quand. Un beau monde d’hypocrisie, un monde où j’eus vécu par la force des choses et dont j’avais l’habitude. Au moins, même si je savais que Lex n’était pas un saint, il demeurait à mes yeux différent des autres et il me semblait plus franc que ces tocards.